Paroles d'habitants

Paroles d'habitants

Personnellement, je crois que si l’on peut rêver ensemble avant d’avoir le terrain et l’argent, penser que ceux avec lesquels on rêve ne seront pas forcément ceux avec lesquels on partagera l’habitat. Bref, il faut avoir du réseau, parce qu’il faut aller vite une fois qu’un terrain est déniché… et c’est autour du terrain, sa localisation, son environnement, son coût, les capacités de construction qu’il aura que tout va pouvoir se cristalliser… Deuxième conseil : l’habitat groupé n’est pas une manière de vivre autrement, c’est une autre manière de vivre normalement (comprenne qui voudra !!). Elle demande un peu plus d’obstination et de désir que la manière normale…

Daniel Jaunas, La Fonderie


D'abord, il faut constituer un groupe assez important (entre 6 et 12 familles). Pourquoi ? On ne connaît pas à l'avance l'envie de participation des habitants une fois entrés dans les  murs. Certains se démobilisent vite !
Ensuite, il faut vite entrer dans le concret :

  • oser poser les questions financières (les candidats ont-ils la possibilité d'acheter ?),
  • essayer d'acquérir rapidement un terrain pour fédérer le groupe et l'engager dans l'œuvre de construction,
  • avoir des compétences dans le groupe : gestion des dossiers, intérêt pour l'architecture, relations avec les entreprises, rédaction de compte-rendus précis des décisions prises...,
  • désigner un coordinateur pour les relations avec l'architecte afin d'éviter qu'il ne soit débordé par les demandes individuelles,
  • prévoir un investissement massif en réunions hebdomadaires, certaines décisions ne peuvent attendre...
  • définir le niveau de vie collective désiré dans l'habitat (cuisines partagées ou chambres d'enfants communicantes par exemple).

Catherine Gauthier (Le Lavoir du Buisson Saint-Louis)


la première chose est de vouloir partager, vivre ensemble pour n’avoir que du « plus »  par rapport à une vie familiale classique. Ne pas s’astreindre à un fonctionnement trop réglementé et volontariste (repas communs ou soirées « à thème » obligatoires…), laisser la spontanéité s’exprimer : il s’avère que l’envie de se voir et se retrouver spontanément pour un repas, une fête se fait toujours naturellement après 30 ans de vie commune.

Brigitte Bouvier (le Kolkhoze)


  • Consacrer du temps en réunions pour se connaître, s’écouter, évoluer dans ses propres idées sont des fondements essentiels pour construire la dynamique du projet.
  • la recherche d’opportunités foncières auprès de propriétaires privés ou la réponse à des appels d’offres de sociétés d’aménagement a été pour nous un préalable à la stabilisation de la composition d’un groupe projet en accession.
  • Pour cela, il nous est apparu essentiel :
    1. d’estimer les apports financiers possibles par chacun,
    2. d’indiquer clairement la localisation géographique souhaitée,
    3. de décider du délai maximum de réalisation. 

Notre expérience nous a montré que lorsque des frais sont engagés (avant l’achat du terrain par exemple) ceux-ci doivent être couverts par une participation financière non récupérable en cas de départ du groupe projet.

Anagram



Il n’y a pas de décision concernant la vie quotidienne… Il y a des décisions à prendre comme dans tout immeuble sur les règles de bon voisinage, un peu plus que dans un autre immeuble à gérer les parties communes, et gérer la copropriété.
La question de savoir si on prenait les décision à la majorité ou au consensus n’a jamais fait l’objet, ni de décision majoritaire, ni de consensus. En fait, la discussion permet de dégager les tendances… Lorsque l’enjeu n’est pas si important que cela, il apparaît que ce n’est pas la peine de se battre sur une position minoritaire, et la majorité se transforme en consensus. Quand, au moins pour l’un d’entre nous, l’enjeu est vraiment important et qu’il y a risque de conflit… On prend le temps de prendre la décision… S’il faut un an de discussions, va pour un an de discussions, sachant qu’entre les positions extrêmes, il y a toujours des médiateurs naturels qui permettent la prise de décision. Mais certaines décisions majoritaires n’ont jamais été appliquées ! Parce qu’elles n’étaient que majoritaires. On a beaucoup critiqué la 4e république, mais le petit père Queuille, qui fut souvent ministre ou président du conseil, disait avec beaucoup d’à-propos : « il n’y a pas de problèmes qu’une absence de décision ne permette de résoudre »…

Daniel Jaunas (La Fonderie)


Le Conseil Syndical (constitué de quatre personnes) est ouvert à tous lors de ses réunions, y compris aux jeunes et les décisions y sont prises à la majorité des présents.

Catherine Gauthier (Le Lavoir du Buisson Saint-Louis)


on se réunit en AG une fois par an, ou quand il y a à décider de quelque chose. Les décisions sont prises à l’unanimité : quand ce n’est pas mûr, on attend. Mais on s’aperçoit que si c’est important, il n’y a aucun problème, le reste s’avère futile.

Brigitte Bouvier (le Kolkhoze)


Les décisions sont prises lors des réunions mensuelles de tous les habitants selon un ordre du jour établi en début de séance, et après un tour de table où chacun est invité à prendre la parole. Quand il s’agit d’une question de fond, nous recherchons un consensus ; si celui-ci n’est pas obtenu, la décision est reportée à une date ultérieure afin de laisser mûrir la décision 
Quand on ne peut pas reporter la décision ; celle-ci est prise par vote à main levée (oui-non- abstention- véto)

Modalités du vote
Une personne = une voix (scrutin majoritaire)
Quatre votes possibles : OUI, NON, ABSTENTION, VETO.

OUI =  je suis d’accord
NON = je ne suis pas d’accord, mais je me plie à la majorité
ABSTENTION = je ne prends pas part au vote, je ne me retrouve pas dans la question, mais la décision est possible. L’abstention peut être explicitée. 
VETO = je suspends la décision du groupe. Le veto est explicité par son auteur, c’est une position de conscience qui rend la décision impossible.

Souvent nous constituons un sous groupe qui prépare la réflexion sur un sujet précis.

Anagram



Personnellement, je crois que si l’on peut rêver ensemble avant d’avoir le terrain et l’argent, penser que ceux avec lesquels on rêve ne seront pas forcément ceux avec lesquels on partagera l’habitat. Bref, il faut avoir du réseau, parce qu’il faut aller vite une fois qu’un terrain est déniché… et c’est autour du terrain, sa localisation, son environnement, son coût, les capacités de construction qu’il aura que tout va pouvoir se cristalliser… Deuxième conseil : l’habitat groupé n’est pas une manière de vivre autrement, c’est une autre manière de vivre normalement (comprenne qui voudra !!). Elle demande un peu plus d’obstination et de désir que la manière normale…

Daniel Jaunas, La Fonderie


D'abord, il faut constituer un groupe assez important (entre 6 et 12 familles). Pourquoi ? On ne connaît pas à l'avance l'envie de participation des habitants une fois entrés dans les murs. Certains se démobilisent vite !
Ensuite, il faut vite entrer dans le concret :

  • oser poser les questions financières (les candidats ont-ils la possibilité d'acheter ?),
  • essayer d'acquérir rapidement un terrain pour fédérer le groupe et l'engager dans l'œuvre de construction, avoir des compétences dans le groupe : gestion des dossiers, intérêt pour l'architecture, relations avec les entreprises, rédaction de compte-rendus précis des décisions prises...,
  • désigner un coordinateur pour les relations avec l'architecte afin d'éviter qu'il ne soit débordé par les demandes individuelles, prévoir un investissement massif en réunions hebdomadaires, certaines décisions ne peuvent attendre...
  • définir le niveau de vie collective désiré dans l'habitat (cuisines partagées ou chambres d'enfants communicantes par exemple).

Catherine Gauthier (Le Lavoir du Buisson Saint Louis)


la première chose est de vouloir partager, vivre ensemble pour n’avoir que du « plus »  par rapport à une vie familiale classique. Ne pas s’astreindre à un fonctionnement trop réglementé et volontariste (repas communs ou soirées « à thème » obligatoires…), laisser la spontanéité s’exprimer : il s’avère que l’envie de se voir et se retrouver spontanément pour un repas, une fête se fait toujours naturellement après 30 ans de vie commune.

Brigitte Bouvier (le Kolkhoze)


Consacrer du temps en réunions pour se connaître, s’écouter, évoluer dans ses propres idées sont des fondements essentiels pour construire la dynamique du projet.

la recherche d’opportunités foncières auprès de propriétaires privés ou la réponse à des appels d’offres de sociétés d’aménagement a été pour nous un préalable à la stabilisation de la composition d’un groupe projet en accession.

Pour cela, il nous est apparu essentiel :

  • d’estimer les apports financiers possibles par chacun,
  • d’indiquer clairement la localisation géographique souhaitée,
  • de décider du délai maximum de réalisation.

Notre expérience nous a montré que lorsque des frais sont engagés (avant l’achat du terrain par exemple) ceux-ci doivent être couverts par une participation financière non récupérable en cas de départ du groupe projet.

Anagram

 



Au début, on avait mis en place des tours pour les corvées, et des commissions pour gérer les points pour lesquels certains avaient plus d’intérêt ou de savoir-faire… Puis petit à petit, tout cela c’est transformé en une sorte de constitution non écrite pour certaines choses, et pour d’autres (les corvées) le relatif enrichissement des habitants a permis d’externaliser les tâches. Bon, on a quand même pris une entreprise d’insertion pour faire le ménage des parties communes !!! Quant aux commissions, elles se sont progressivement dissoutes, ou plus exactement elles n’ont plus eu de fonctionnement formalisé. Les quelques mains vertes se sont réparties les tâches du jardin. Les bricoleurs ont surveillé les problèmes du bâtiment, et quelques uns en ont profité pour s’investir un peu moins que les autres, mais cela n’a fâché personne… C’est cela, le bénéfice du temps qui passe : plus de 20 ans de vie commune, cela crée des habitudes. Et les habitudes, cela fait des questions dont on ne débat plus !

Daniel Jaunas (La Fonderie)



Nous avions établi un tableau de répartition des tâches d'entretien des espaces communs. Il n'a jamais été suivi. L'entretien est très inégalitaire ! Une minorité, toujours la même, assure l'entretien quotidien (sortie des poubelles, petites réparations, balayage, arrosage). Notre seule réussite est le "week-end Karcher" du printemps où la participation est optimale. Notre salle commune est mieux entretenue que notre laverie, souvent négligée. Mais nous sommes très attentifs aux petits et grands travaux d'entretien de l'immeuble.

Catherine Gauthier (Le Lavoir du Buisson Saint-Louis)



Après de multiples tentatives pour l’entretien des espaces collectifs (les adultes d’une famille + ses enfants ou les enfants d’une autre famille, régulièrement une fois par mois…) rien n’a marché longtemps. Désormais, quand il y a une fête, une réunion, quand quelqu’un trouve que c’est vraiment sale on s’y met : une personne a l’initiative et il y en a toujours d’autre(s) pour l’accompagner (y compris pour le jardin). Pour le ménage ce sont certes presque toujours les mêmes qui prennent l’initiative mais d’autres ont la même attitude pour le bricolage, la tonte et l’entretien du jardin. Donc tout ça se régule pas trop mal.

Brigitte Bouvier (le Kolkhoze)



Le mode de fonctionnement tient compte des personnalités et des compétences. En ce qui nous concerne :
La trésorière encaisse les cotisations des dix ménages et le remboursement des frais engagés : entretien et carburant tondeuses et outils commun, achats domestiques pour la maison commune. Un d’entre nous assure le relevé des compteurs d’eau et la répartition bisannuelle de la facture.
Un tableau annuel prévoit la sortie des poubelles à charge d’un ménage par mois.
La tonte des 1500 m² de jardin collectif est assuré à l’amiable sans que cela pose trop de problèmes
Les travaux d’entretien sont réalisés un dimanche par mois collectivement par les volontaires qui prennent le repas en commun.
Un tableau de réservation de la maison commune permet à chacun de noter les réservations souhaitées en particulier pour la chambre d’hôte ou pour des fêtes ou réunions.
Le ménage de la maison commune est fait par celui qui accueille ou qui en a été utilisateur.

Anagram


 



Le planning d’utilisation de la salle collective n’a jamais posé de grands problèmes. En fait, nous ne sommes pas les seuls utilisateurs de la salle, puisqu’on la prête à des associations, ou à des amis pour des anniversaires… Le principe est simple, c’est un habitant qui réserve la salle et la prête à qui il veut. En général cela n’a pas fait problème. Et lorsque cela a fait problème, on a réglé les choses après coup. Quant au planning, c’est le premier qui demande qui l’obtient, et toute personne qui l’a beaucoup plus demandé que les autres , et donc plus utilisé, est moins prioritaire en cas de conflit… Pour tout dire, la gestion de la salle commune a été dans un premier temps l’objet d’un tour… Puis a finalement abouti entre les mains de « justes », qui ont fait en sorte que tout se passe bien. C’est devenu l’une de leur responsabilité. Avec eux, la confiance règne, ce qui n’a pas toujours été le cas, notamment parce que c’est eux qui l’utilisent le moins ! Quant aux parties communes, nous avons décidé de les concevoir comme un appartement : il y a donc une salle de 60 m2 un coin cuisine, une salle de bain/wc et les deux chambres d’amis. C’était un élément de prudence. On s’est dit, si on ne l’utilise plus, on en fera un appartement supplémentaire… En fait, on l’a toujours utilisé, que ce soient les chambres d’amis ou la salle. En outre, la salle est ouverte sur une zone du jardin que nous avons pavé, ce qui fait une belle extension en plein air, merveilleuse pour les fêtes de juin à septembre !

Daniel Jaunas (La Fonderie)



Nous avons un cahier de réservation sur la porte de la salle commune qui fonctionne bien. Chacun réserve à l'avance les horaires qui l'intéressent et note sa consommation de chauffage l'hiver. Les plages libres sont utilisées spontanément. Il y a un relevé et un appel de fonds semestriel. La salle commune doit être située dans un endroit où elle gêne le moins possible à la fois le groupe et le voisinage. Elle doit bénéficier d'un budget de fonctionnement à partager entre tous, gros utilisateurs ou non utilisateurs. On aurait dû définir ceci, dès le début, dans notre règlement intérieur initial. Dans notre groupe, ce n'est pas tâche facile de récupérer les chèques de participation aux frais d'entretien ! A notre avis, la salle commune doit avoir une surface de 70 m2 minimum avec un coin cuisine et des toilettes. Et surtout elle ne doit pas devenir un garde-meubles ! Les amoureux des plantes s'occupent des espaces verts et ce sont eux qui plantent et modèlent les jardins. Une entreprise intervient annuellement pour les gros travaux : taille des lierres et élagage les arbres.

Catherine Gauthier (Le Lavoir du Buisson Saint-Louis)



Gestion des espaces collectifs :
chacun dispose de la salle collective ou du jardin comme il veut. Il met un mot dans un endroit de la coursive où sont regroupées les informations. En général, pour les grandes fêtes, elles sont organisées en commun. Si la salle ou le jardin sont prêtés à une personne de l’extérieur, c’est toujours par l’intermédiaire d’un des habitants de l’immeuble et , en général, les autres y sont invités.
La conception des espaces communs :
Le « génie » de notre projet est d’avoir mis une salle collective de 80m2, un atelier (15m2) et un petit salon (20m2) au sein des circulations de l’immeuble. La coursive desservant les 6 logements en triplex est en balcon sur ces espaces. La coursive est un endroit de rencontre quotidien (puisque passage obligé) et, dominant la salle Co, les discussions se font naturellement d’un étage à l’autre. La salle Co accueille en temps normal les jeux d’enfants, table de ping-pong, grand bricolage…C’est aussi un lieu de passage obligé pour atteindre les autres locaux collectifs (atelier, congélateurs, locaux vélos, labo photo, cave, garages). Ce n’est pas un espace mort utilisé exceptionnellement.

Brigitte Bouvier (le Kolkhoze)



Nous avons choisi que la salle commune n’ait aucune mitoyenneté et qu’elle soit au centre de l’habitat groupé. Chacun passe devant chaque jour pour rentrer chez lui ou chercher son courrier. Ce choix était essentiel dans l’architecture et s’est révélé un point fort depuis le début.

Nous avons ainsi évité les nuisances sonores tout en ayant un usage quotidien : buanderie, consultation de la presse…
Lors de l’entrée dans les lieux, nous avions choisi de terminer rapidement cette maison (peintures, carrelage, cuisine, réalisés par nous-mêmes avant la finition de nos propres logements). Ce choix a été très bénéfique à la vie collective.

Surface des locaux communs
Elle est fonction des désirs du groupe et des moyens financiers dont il dispose.
En ce qui concerne, nous avons une maison commune de 75 m² comprenant un rez-de- chaussée (salle commune, cuisine, buanderie) et un étage (mezzanine de 20 m² avec couchage possibles, WC, chambre et salle de bain). Un grenier de 50 m², une cave et un garage à vélos constituent aussi un espace commun.
Nous avons fait le choix de ne pas avoir une salle de jeux dédiée aux enfants car l’expérience précédente de l’habitat locatif des Crieurs nous avait montré les difficultés de gestion au quotidien.

Anagram


 



Bizarrement, les conflits ont porté sur des points qui, rétrospectivement, n’étaient pas très importants, ou externes à la vie de l’immeuble. Nous avons eu un conflit sur les animaux domestiques… En effet, nous étions majoritairement hostiles à ouvrir la maison aux chiens et aux chats. Sur les chiens, personne n’en a amené, mais quand on a une fille qui à 8 ou 9 ans vous supplie d’adopter un chat, que la chatte de la copine a donné naissance à d’adorables chatons, on finit par craquer… Mais ce chat a été l’objet d’une véritable guerre des tranchées, car j’avais transgressé une règle (et oui, c’est ma fille !). Mais dans cette affaire il y a eu une justice… L’un des plus ardents pourfendeur des chats a eu, sur le tard, lui aussi une fille qui à  8 ou 9 ans, a supplié son père d’adopter une chatte, alors que… !!! Mon (le) chat (de ma fille) est mort, mais sa chatte vient parfois faire un tour chez moi…
Le deuxième conflit important a porté sur les élections municipales… Mais ce n’était pas un conflit strictement lié à l’habitat !!!
On peut aussi parler d’aménagements qui ont fait l’objet d’âpres discussions, d’un cerisier qui a été abattu alors que le consensus sur son sort n’avait pas été réglé… 
De toute manière, n’oublions jamais que les conflits qui s’expriment s’appuient pour dégénérer sur des conflits qui ne s’expriment pas… Et on n’y peut rien, telle est la nature humaine, tous les conflits ne peuvent pas forcément s’exprimer !

Daniel Jaunas (La Fonderie)



Cela a été un problème de voisinage dû à une mauvaise isolation phonique.

Catherine Gauthier (Le Lavoir du Buisson Saint-Louis)



Les enfants
Il y en a eu au début de notre vie commune par rapport aux enfants : nous avions 16 enfants de l'âge de 15 ans aux bébés au moment de l’aménagement. Chaque parent avait tendance à défendre ses petits , les habitudes différaient d’une famille à l’autre. Cela s’est régulé en un an, chacun ayant pris l’habitude d’être avec les enfants des autres comme avec ses propres enfants. Et les enfants ont vite compris vers quels adultes aller pour obtenir ce qu’ils voulaient.
Une demande de changement de statut
Nous sommes en SCI d’attribution fermée (les porteurs de parts sont les habitants du logement pour éviter l’opération spéculative). Une femme seule qui voulait quitter l’opération a voulu que nous transformions nos statuts pour passer en copropriété classique pour vendre plus facilement : l’ensemble du groupe s’y est opposé pour garder l’esprit du projet.
En conclusion, si on veut s’engueuler on peut s’engueuler tous les jours (un truc mal rangé, une porte mal fermée…), mais si on veut que ça marche on sait très vite que ces petits détails n’ont strictement aucune importance.

Brigitte Bouvier (le Kolkhoze)


 



La réponse est que l’achat du terrain a déstabilisé le groupe (tout le monde n’était pas prêt à ce moment), qui a du nécessairement s’élargir de manière relativement rapide (le temps nécessaire entre la signature chez l’agent immobilier et la signature chez le notaire !)
Maintenant, dans le groupe, il y avait un noyau d’amis d’enfance… et ceux qui, comme moi, ont complété, et qui, de toute manière, préféraient entrer dans ce projet sans passif d’aucune sorte avec les autres membres du groupe… Je défie un étranger au groupe de repérer par simple observation (évidemment s’il pose la question on lui répondra) de repérer qui vient du noyau et qui s’est agrégé à la suite.

Daniel Jaunas (La Fonderie)



Avant l'achat du terrain, notre groupe était constitué de 9 familles. Au bout d'un an, le terrain a été acheté, l'architecte choisi a fait une étude de faisabilité et on s'est aperçu qu'on pouvait construire 12 appartements. Nous avons alors passé des petites annonces au MHGA et à Vie Nouvelle. Très vite, des candidats se présentent. Trois des neuf familles initiales quittent le projet avant la construction pour des raisons diverses et sont remplacées aussitôt. Il s'est passé quatre ans entre la constitution du groupe et l'entrée dans les lieux.

Catherine Gauthier (Le Lavoir du Buisson Saint-Louis)



Initialement, deux familles qui ne voulaient pas vivre isolées, puis deux autres familles amies. Le terrain de l’opération permettait d’accueillir deux logements supplémentaires : nous avons choisi deux autres familles par cooptation. Au total 12 adultes et 16 enfants.
C’était vraiment un projet autour des enfants : nous savions que nous aurions chacun deux à trois enfants maximum et nous ne voulions pas que nos enfants vivent dans une « petite » famille. Donc il fallait leur donner plein de frères et sœurs. Côté adultes, c’était aussi la volonté de ne pas s’enfermer dans une vie de couple classique : chacun est devenu une personne indépendante dans le groupe.

Brigitte Bouvier (le Kolkhoze)


 



Oui, il y a un syndic bénévole… Comme les autres fonctions, cette fonction a tourné… Puis un jour, on a eu notre premier départ à la retraite, et notre premier retraité a conservé la fonction…

Daniel Jaunas (La Fonderie)



Un Conseil Syndical qui faisait office de syndic s'est constitué tout de suite, sans vote, sur la base du volontariat et par la reconnaissance implicite des compétences des candidats. Au bout de dix ans, nous butions souvent sur notre méconnaissance juridique de la copropriété pour résoudre les problèmes qui se posaient alors et nous avons choisi un syndic professionnel ami d'un habitant.

Catherine Gauthier (Le Lavoir du Buisson Saint-Louis)



La gestion quotidienne est une charge tournante :
Une personne se charge de collecter et gérer les charges (82 euros/mois), une autre se charge des frais occasionnés par l’immeuble (travaux décidés en AG, nettoyage de la verrière par une entreprise, frais de chauffage des espaces collectifs, gros achats collectifs …)
toutes les dépenses sont divisées par 6 de façon égale, les appartements ayant sensiblement les mêmes surfaces (150m2).

Brigitte Bouvier (le Kolkhoze)


 



Comme indiqué plus haut, pour l’essentiel, c’est la médiation de l’architecte qui a joué pour ce qui concerne la répartition des appartements (mais naturellement, chacune des familles s’était positionné sur la maquette…). Pour les matériaux, cela a été plus complexe : il y avait en fait trois tendances dans le groupe : ceux qui avaient des choix économiques, techniques et pragmatiques, ceux qui avaient des choix idéologiques (en fait priorisant l’écologie, l’esthétique et l’innovation), et ceux que les enjeux de ces choix dépassaient. Sur toutes ces questions, c’est l’architecte qui a fait la médiation, choisissant souvent de satisfaire à la fois les deux camps. Sur certains points, le chauffage notamment, les solutions ont été différentes d’un appartement à l’autre. Ayant fait partie des « idéologues », je dois dire après coup que sur certaines questions, j’aurais été plus avisé de me ranger aux choix des « pragmatiques » (l’éternel combat des Fondamentalistes contre les Réalistes !).

Daniel Jaunas (La Fonderie)



Le groupe se réunissait en deux commissions : la commission Architecture (dialogue avec l'architecte, choix des options architecturales) et la commission Finances qui regroupait le foncier et le juridique (statuts, prêts, détachement de parcelle, comptabilité et appels de fonds).
L'architecte a réparti les appartements en suivant les demandes en surface et les désirs d'orientation des habitants. Une pondération du prix du mètre carré a été votée en fonction de la localisation des lots.

Catherine Gauthier (Le Lavoir du Buisson Saint-Louis)



L’architecte avait pour mission de nous donner de grandes surfaces pour chaque logement et pour les espaces collectifs. Il a donc joué son rôle en nous ramenant sans cesse à la réalité (financière bien sûr). Il nous proposait de ne pas mégoter sur certaines qualités du bâtiment (surfaces, hauteur sous plafond, isolation thermique et phonique) que l’on ne peut que difficilement corriger par la suite, et par contre des économies étaient faites sur certains équipements facilement changeables (chaudière par exemple).
Quant au choix de l’appartement, chacun ayant la même enveloppe, il s’est fait sans difficultés : la première famille à choisir voulait être le plus loin possible du cimetière situé à proximité. On lui a donné satisfaction. Les autres se sont partagés les autres logements, l’architecte ayant pris le logement qui restait.

Brigitte Bouvier (le Kolkhoze)


 



En fait, l’ouverture vers l’extérieur a toujours fait implicitement partie du projet. Que nous soyons militants, ou simplement consommateurs de services socioculturels (danse, sport… parents d’élèves), la plupart d’entre nous étaient actifs à titre individuel. Je précise bien que ce point n’a pas fait l’objet de consensus, pas plus que de votes majoritaires ! 
Très vite, nous avons mis nos enfants dans une école dont le directeur avait mis en place des méthodes ouvertes et innovantes. Il faut le dire, cette école et notre habitat ont très vite polarisé beaucoup de choses dans la commune.

Daniel Jaunas (La Fonderie)



L'architecte avait envisagé une rue intérieure qui aurait communiqué avec la copropriété voisine. Le groupe s'y est opposé pour des raisons de sécurité. Par contre, les habitants invitent dans la salle commune leurs réseaux et associations. Depuis quelques années, la salle commune est louée (à des tarifs différents) à des groupes ou associations.

Catherine Gauthier (Le Lavoir du Buisson Saint-Louis)


Cet immeuble a toujours créé l’attraction dans notre petite commune (5000 habitants) : c’était le lieu de jeux et rencontres pour les enfants, les ados. Nous y avons organisé des cours d’initiation à la musique, d’accordéon ouverts à des personnes de l’extérieur.
Des réunions (politiques, parents d’élèves) se déroulent dans le petit salon à condition qu’un des membres de l’immeuble soit partie prenante.

Brigitte Bouvier (le Kolkhoze)


 



Les relations avec la mairie ont été nulles. Le maire (de droite) nous avait reçu poliment lorsque nous avons emménagé… et il ne s’est plus rien passé jusqu’au jour où (certes à une voix près !) la commune a basculé à gauche. Les habitants se sont alors engouffrés dans les différentes commissions extra-municipales,  le maire de gauche passait souvent nous voir… mais les élections suivantes ont été l’objet de discorde (dans la commune et dans l’habitat : une liste de gauche unique ? Ou une liste verte au premier tour ?) Dans les faits tout le monde a gagné : la droite a retrouvé la mairie, mais le militantisme vert a trouvé dans l’immeuble un fort point d’appui.
Les relations avec le maire sont à nouveau nulles, parce qu’il n’apprécie pas les conseillers municipaux verts. Mais des dissidents sont passés au MoDem… qui feront peut-être alliance avec la gauche… pour reprendre la mairie.

Daniel Jaunas (La Fonderie)



Nous n'avons pas eu de relations avec la Mairie, ayant acheté le terrain à un propriétaire privé. Mais nous avons dialogué avec l'architecte voyer de l'arrondissement. Nous avons construit des parkings, non prévus au départ, pour ne pas payer la taxe afférente en cas de non-construction.

Catherine Gauthier (Le Lavoir du Buisson Saint-Louis)



Notre projet a eu un très bon accueil du Maire (architecte et urbaniste) qui, sur sa commune, avait accueilli «le phalanstère» de Chemetov et une importante opération de logements en coopérative : donc il était très favorable au projet, c’est même lui qui nous a trouvé le terrain.
4 adultes sur les 12 de l’immeuble ont été ou sont élus depuis notre emménagement. Les relations avec la mairie de gauche (maire communiste) ont toujours été excellentes.

Brigitte Bouvier (le Kolkhoze)


 



Au départ, le projet n’intégrait aucun appartement en location, mais l’un d’entre nous, un peu plus fortuné que les autres, et un peu plus âgé, donc disposant dès son entrée dans le groupe d’un fils de 18 ans, a donc souhaité un studio pour son fils… Celui-ci, depuis longtemps marié et père de famille, a donc laissé le studio, qui a été successivement loué à plusieurs personnes, célibataires. Mais ce sont les propriétaires qui ont géré cela, sans concertation avec le collectif. C’est vraiment dommage… La locataire actuelle est là depuis plus de 10 ans, mais elle ne participe pas à la vie commune. Les relations sont cordiales. On lui a même prêté la salle commune pour un anniversaire et les chambres d’amis pour recevoir de la famille… Mais elle reste sur son quant à soi. Et nous ne nous sommes que rarement épanchés au-delà d’un bonjour, comment allez-vous ?
Inversement, dans l’immeuble qui nous fait face, il y a eu à une époque une famille qui trouvait notre expérience tellement sympa, que, pendant les quelques années de voisinage, elle s’est pour ainsi dire comportée comme membre du groupe, et a été adoptée comme tel.

Daniel Jaunas (La Fonderie)


A l'origine, il n'y avait que des propriétaires. Nos budgets étaient trop limités pour investir dans des appartements à mettre en location. Depuis, certains appartements ont été divisés et trois appartements sont en location. Certains locataires, comme les propriétaires, s'investissent plus ou moins dans les tâches communes (sortie des poubelles, nettoyage) mais s'impliquent dans les relations de bon voisinage.

Catherine Gauthier (Le Lavoir du Buisson Saint-Louis)



Pas de logements en location : nous étions en 78, jeunes et fauchés, et voulions avant tout nous loger autrement. C’était un projet de familles avec jeunes enfants et nous n’anticipions pas sur une vie plus collective.

Brigitte Bouvier (le Kolkhoze)